ENFANTS HYPER-SENSIBLES OU PARENTS HYPER-REACTIFS ?
Et si nos enfants nous offraient l’opportunité de découvrir notre système émotionnel !
La sensibilité est inhérente à notre condition d’être humain. Nous sommes par définition des êtres doués de sensibilité. Elle fait partie de la vie : elle nous est utile en toutes circonstances. Il faut savoir que certaines personnes privées de sensibilité peuvent mettre leur vie en danger. La sensibilité est une propriété d’un organisme à réagir d’une façon adéquate aux modifications extérieures.
Telle une plaque photosensible, nous captons des informations, en particulier grâce à nos organes des sens, ce qui permet à notre corps, ainsi informé, de réagir pour préserver son intégrité.
Aujourd’hui, l’avancée des neurosciences nous permet de mieux comprendre les processus émotionnels de l’enfant. Inutile de raisonner un jeune enfant car son cerveau est immature.
Avant 5 ans, l’enfant est tel un radar sensoriel, une éponge émotionnelle.
Les évènements sont d’abord perçus par les organes des sens qui captent l’information et renseignent le corps : si celle-ci est décryptée comme « bonne pour moi » alors tout va bien et la joie reste d’actualité ; si elle est décryptée comme « mauvaise pour moi » alors le corps réagit, le système émotionnel s’emballe et arrivent la peur, la colère ou la tristesse.
Si le processus émotionnel suit les mêmes étapes chez l’enfant et l’adulte, l’enfant vit les émotions avec plus d’intensité, dans l’impulsivité du moment. Il est dans l’incapacité de prendre du recul. Tandis que l’adulte peut réévaluer une situation, nommer l’émotion qui l’envahit et trouver ce qui a enclenché sa réactivité, l’enfant, lui, la prend de plein fouet et les mots lui manquent.
Bien souvent, tout imprégnés de nos multiples désirs : bien faire, efficacité, tranquillité, maîtrise, cohérence, nous agissons en oubliant l’origine biologique de nos comportements réactifs. Les travaux du neurobiologiste Henri Laborit nous rappellent que nos comportements répondent à nos besoins physiologiques et à nos besoins de plaisir, de sécurité, d’identité et de sens.
Notre cerveau d’adulte interprète, donne du sens en fonction de ce qu’il connait déjà. Il nous porte naturellement à créer des raccourcis de pensées et nous fait coller des étiquettes sur ce qui nous entoure, y compris nos enfants.
En voyant un enfant rester près de ses parents lors d’une grande réunion familiale n’avez-vous jamais entendu dire « quel pot de colle » ?
Et si en restant aux côtés de ses parents il répondait au besoin fondamental de sécurité…
Il y a aussi l’enfant qui s’énerve, crie, pleure pour manifester son inconfort dès qu’on lui brosse les cheveux ou que nous l’habillons avec un tee-shirt trop serré car, particulièrement sensible, les sensations corporelles sont décuplées voire douloureuses.
En tant que parents ou éducateurs, nous pouvons agir par des actes simples pour donner confiance à un enfant entre 3 et 6 ans :
Lorsqu’un jeune enfant a peur, nous pouvons le sécuriser en le prenant dans nos bras, ce qui est plus approprié que de dire « sois courageux ».
Lorsqu’un enfant explore son environnement, nous pouvons le laisser faire, confiant, tout en restant à ses côtés pour intervenir si besoin. Pourquoi ne pas lui donner la main lorsqu’il marche sur un muret, plutôt que de lui dire « reste tranquille », ou « c’est dangereux, descends !». Par ces paroles, cherchons-nous à nous rassurer nous-même ou l’aidons-nous à grandir et prendre confiance dans ses capacités ?
Osons mettre des mots sur nos émotions et sur celles de l’enfant, ainsi nous l’aidons à grandir et à développer son intelligence émotionnelle. La Logique Émotionnelle peut vous accompagner sur ce chemin.
Nous pouvons aussi aider l’enfant à fortifier son identité et l’aider à construire son estime, en lui donnant la possibilité de donner son avis sur des sujets à sa portée.
Par exemple en lui demandant : « veux-tu faire un jeu avec moi ? », « Préfères-tu une pomme ou une poire ? », « quelle histoire veux-tu que je te raconte ? ».
Gardons à l’esprit que les conflits, les voix fortes, peuvent être perçus comme faisant danger, menace et participent à ébranler la sécurité affective de l’enfant. Osons faire un pas de côté en nous mettant à la portée de l’enfant et en imaginant ce qu’il peut ressentir en tant “qu’éponge sensorielle” .
Article écrit à quatre mains par nos conférencières référentes Tipi Community : Clothilde Marciano et Maïté Pecqueur Psycho praticiennes en Logique Émotionnelle Co-auteur de « La vie secrète des émotions » Ed. Eyrolles